Née en 1981, Violaine Fayolle, artiste morbihannaise, s’engage en 2009 dans la gravure sur bois. Après un travail sur plusieurs séries autour du monstrueux et de la norme, elle crée en mars 2014 une nouvelle espèce d’oiseaux hybrides : les désailés. Il s’agit d’oiseaux possédant des ailes mais elles leur sont malheureusement inefficaces pour le vol.
Ces drôles d’oiseaux, privés d’une partie de leur nature, doivent alors trouver un autre sens à leur vie. Métaphores des humains parfois désorientés face aux mutations du monde contemporain, les désailés naissent de croquis naturalistes réalisés dans ses carnets de dessins à partir de matériaux divers récoltés çà et là et d’objets naturels d’origine végétale, animale ou minérale. Leur habitat est la pénombre, le noir de l’encre ou encore une forêt étrange dans laquelle ils errent. Depuis leur galerie de portraits, les ancêtres regardent avec plus ou moins de tendresse les rejetons qui se débattent pour vivre.
Violaine Fayolle participe à des expositions collectives et biennales de gravures, à Toulouse ou Morhange, au Tatarstan en Russie, en Italie, au Brésil par exemple au Musée de la xylogravure à Campos do Jordao, à Morsure l’été 2021 à Fouesnant. Elle expose personnellement dans le Morbihan, à Arzon, Sarzeau, Quimperlé, ainsi qu’à l’artothèque d’Hennebont et à Montréal (mai 2019) et à Québec (mai-août 2019). L’ensemble des Désailés est aussi présenté au centre culturel de l’Hermine de Sarzeau en mars et avril 2022. Elle se voit confier le commissariat de l’exposition Morsure pour l’été 2022 à Fouesnant.
Elle se met en scène dans un spectacle, Les désailés tombés du nid, où elle incarne sa propre désailée pour expliquer comment elle est devenue artiste plasticienne, entre expression théâtrale, danse et peinture, accompagnée d’un trio de musiciennes. (Grain de Sel à Séné – Novembre 2021)
Elle intervient très fréquemment auprès de scolaires, entre écoles primaires et lycées pour accompagner les élèves dans des projets de création de livres, de théâtres de curiosités, de spectacle sous la forme de Kamishibai. Elle transmet la technique de xylo et linogravure lors de stages à son atelier, lors de médiations autour d’expositions ou au Musée de Pont-Aven.
« Mon travail s’articule autour de la notion du corps et des limites normatives que le regard de l’autre lui impose. Il pose les questions du rapport à la norme, à la mort, à la monstruosité, à la folie ou aux technologies. Bien qu’utilisatrice de tablette graphique et de logiciels de dessins, j’ai choisi de m’exprimer avec la peinture à l’huile et le medium de la gravure sur bois car ils remettent en cause l’immédiateté du monde actuel : ils s’inscrivent dans un rapport au temps différent et permettent de mettre mon travail en perspective avec les process de production d’image hérité du passé. Il ne s’agit pas bien sur de faire « comme autrefois », mais de montrer l’actualité de techniques qui remontent aux origines de la création graphique. »
« My art is about the notion of body and normative limits that people give to it. The relation with death, norms, monstrosity, madness or technologies is reflected through what I do. Even though I can use graphic tablet and drawing software, I decided to express myself through oil painting and woodcutting because they question the immediacy of nowadays’ world: with the production process of pictures coming from older arts, their link with time is different and it gives another standpoint to the receiver. However, it’s not about doing just “like” the artists from the past, it’s about showing what these techniques become today. »
adresse atelier : 16 rue de Kerlouano – 56100 Lorient
tél. 06 21 53 01 99
email : contact@violaine-fayolle.com
N° MDA : F435284
Siret : 504 637 091 00035
Forêt dans livre sur la gravure de Philippe le Stum
N’hésitez pas à me contacter pour tout renseignement concernant mon travail ou pour toute demande de stage de gravure.
L’ambiguïté se lit pour ceux qui veulent bien se donner la peine de l’observer. Certains la voient, et la laissent passer. D’autres se font mordre. D’autres encore, se posent des questions, intrigués.
Monstre de foire, monstre caché. Monstre stigmatisé qui s’exile, de peur d’être rejeté.
Le monstre : celui qui est montré. Celui qui a tellement l’apparence des hommes, mais qui dans le fond, se sent rejeté de cette catégorie dans laquelle il ne sait pas se reconnaître.
Le monstre : celui qui fait tout comme, mais qui, en vrai, ne peut que donner l’illusion de la normalité.Est-ce qu’il existe autre chose que des monstres ?
Existe-t-il vraiment des êtres qui ne se sentent pas étrangers ?Violaine Fayolle